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Barbra, Rilke, un jeune poète, des gilets... et moi
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Vous me demandez si vos vers sont bons. Vous me le demandez à moi.
Vous l'avez déjà demandé à d'autres. Vous les envoyez aux revues.
Vous les comparez à d'autres poèmes
et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques.
Désormais (puisque vous m'avez permis de vous conseiller),
je vous prie de renoncer à tout cela.
Votre regard est tourné vers le dehors ;
c'est surtout cela que maintenant vous ne devez plus faire.
Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne.
Il n'est qu'un seul chemin.
Entrez en vous-même,
cherchez le besoin qui vous fait écrire :
examinez s'il pousse ses racines au profond de votre coeur.
Confessez-vous à vous même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ?
Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit :
"Suis-je vraiment contraint d'écrire ?"
Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse.
Si cette réponse est affirmative,
si vous ne pouvez faire front à une aussi grave question
que par un fort et simple "Je dois",
alors construisez votre vie selon cette nécessité.
Votre vie, jusque dans son heure la plus indifférente, la plus vide,
doit devenir signe et témoin d'une telle poussée.
Alors approchez de la nature.
Essayez de dire, comme si vous étiez le premier homme,
ce que vous voyez,
ce que vous vivez, aimez, perdez.
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, 1937, ed Grasset
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Photo Galatée, appareil Lumix
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Commentaires
Bisous du soir ma Flo !
C'est un article de Chronique,
qui m'y a fait penser en fait.
Elle s'interrogeait sur ce qu'était un auteur.
Et je me suis rappelé ce très beau livre, qui m'a été offert pour mes 16 ans, par une amie de lycée.
Et, encore de gros bisous pour ta nuit,
Galatée
Je ne connaissais pas ce texte magnifique.
Pourtant il me semble très familier…
Personne ne me force ni à écrire, ni à peindre, ni à créer…
Alors, je crois savoir pourquoi ce texte inconnu m’est familier.
Je t’embrasse, @mitié de Metz.
@ très vite Galatée sur tes terres et tes parquets…
Non personne ne crée sur commande, c'est bon de le rappeler.
Créer,
c'est aussi, comme le dit justement Barbra dans cette très belle chanson :
"Petit bouts par petits bouts,
les assembler
morceaux par morceaux
nuit et jour
élaborer ce qu'on a en vue de faire.
Chaque moment qui passe devient une contribution,
chaque petit détail a un rôle à jouer.
Tout ce dont on a besoin est du temps et de la persévérance.(...)
Assembler tout cela, c'est ce qui compte. (...)"
(traduction libre de bibi, j'espère ne pas avoir fait de contre-sens...)
D'où cette chanson... que tu vas écouter cette fois, j'espère ! ;-)
Bisous tout plein, je vais me vautrer avant de reprendre un après-midi bien chargé. ;-)
Galatée
Coucou Galatée
C'est un sublime texte............. La création relève de l'intime...... c'est faire abstraction de l'extérieur, de tout ce qui se fait, de tout ce qui s'écrit, de tout ce qui se dit.... pour se concentrer uniquement sur cet instant particulier où l'inspiration prend vie....
Gros bisous
Chronique
Coucou Chronique
Oui, c'est un texte magnifique... mais qui n'est qu'un extrait de la première lettre. L'opus en comporte dix et est suivi d'un essai : Rilke et la vie créatrice par Bernard Grasset.
Et comme je l'ai dit à Marc,
il y a aussi, le texte de Stephen Sondheim, interprété par Barbra Streisand.
Une autre façon d'aborder le sujet,
pas si légère qu'il n'y paraît, à mon sens,
et tout aussi juste.
Je te remercie d'avoir initié cette réflexion sur l'art et la création.
À moi, elle m'a fait du bien et me rappelle que si la vie est belle,
ses contingences ne doivent pas étouffer l'inspiration.
Le souffle doit pouvoir perdurer, même s'il est ténu.
-Me voilà bien sérieuse !- :-)
Je te fais de gros bisous étoilés,
je voulais te dire aussi que je t'ai mise dans mes liens,
et puis que tu es la bienvenue si tu veux faire le détour en allant à Metz.
(Y a pas d'étages pour les poubelles !!!!!!!)
;-)
Galatée
En panne de carburant, plutôt !
Tout se fait sur les chapeaux de roue en ce moment...
alors, je fonce, je tire, à la va comm'j'te pousse, à hue et à dia.
Je sais pas pourquoi, mais je me sens des affinités avec Cadichon,
ou alors avec la voiture de Gaston Lagaffe.
Je devrais essayer l'élastique... http://capmetz57.over-blog.com/article-le-vieux-rabbin-et-le-taxi-parisien-60158638.html
mais le méthane est tout aussi polluant !
Bref, j'ai quand même trouvé du carburant pour ce soir :
vive macdo ! Maintenant, pour le neurone,
je suis pas sûre que ça le motive...
PS : Plus sérieusement, la semaine prochaine nous accueillons un écrivain, rencontre prévue dès juin, mais ses livres ne sont arrivés que le jour des vacances, alors, je garde mon neurone pour turbiner une rencontre créative, productive, et, si possible, réussie !
Galatée
Coucou ma Galatée toi aussi, bonne fin de semaine et puis bon week-end bien au chaud sous la couett.
Amitiés, Flo
Et bien fin de semaine, on va encore faire régime en prévision des fêtes...
Gros bisous, amitiés, Flo
C'est avec plaisir que je le partage,
c'est d'ailleurs le but de cette rubrique,
et je te remercie d'y avoir été sensible. :-)
Belle journée à toi,
Galatée
28sumadradMardi 5 Août 2014 à 23:24je ne connaissais pas ce texte mais il est trés philosophe !! j'aime !! j'ai lu et relu avec la ma même intensité et le même plaisir de la découverte .......merci de ce partage ..........;douce journée
amitiés
sumadrad
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Bravo pour cette trouvaille, je ne l'avais plus en mémoire
Gros bisous
Amitiés, Flo